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Smart Cities : la nécessité de se former

5 bonnes raisons de s’y mettre



Comme l’explique le dernier baromètre wallon de la Smart City, ces 4 dernières années, le phénomène semble avoir progressivement fait sa place au sein des communes wallonnes. Malgré tout, certaines difficultés semblent persister, puisque ce processus de transition reste considéré comme difficile à mettre en place par les communes concernées (66% en 2021). 

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Parmi les obstacles pointés par les villes et communes interrogées :

    • 40% d’entre elles évoquent le manque d’expertise de l’administration dans la planification, la réalisation et le suivi des projets Smart City;
    • Et 49% d’entre elles éprouvent des difficultés à acquérir cette expertise
    • Des résultats qui mettent donc en évidence un réel besoin de guidance et d’accompagnement en matière de gestion de la transition durable et intelligente des territoires, et notamment par le biais de formations. 

Mais poussons l’analyse un cran plus loin : Pourquoi est-il est nécessaire pour les acteurs territoriaux de se former à ce vaste sujet que représente la Smart City ? Que vous vous posiez la question ou que vous cherchiez à convaincre vos responsables ou collaborateurs de l’intérêt de ce type de démarche, cet article vous aidera à y voir plus clair.

Grâce aux échanges qu’elle a eu avec les participants de notre formation continue en Management des Smart Cities qu’elle coordonne, notre collègue Cécile Caputo revient pour vous sur 5 bonnes raisons de se former à la thématique des Smart Cities.

1. Clarifier le concept de Smart City et appréhender ses enjeux

« Smart City » : que se cache-t-il exactement derrière ce concept ? Qu’englobe-t-il ? Avec l’essor récent de projets en la matière un peu partout dans le monde, mais aussi de solutions labellisées Smart City par des entreprises privées, il est légitime que les acteurs territoriaux se posent fréquemment ces questions, auxquelles il n’est pas toujours aisé d’obtenir des réponses. 

Un besoin de clarté

 En effet, le terme Smart City est souvent perçu comme un concept flou qui peut même parfois aller jusqu’à susciter de vives appréhensions. Sur le terrain, chacun tente de s’approprier ce concept, influencé par ses propres connaissances ou encore son milieu professionnel. Il n’est donc pas étonnant de voir émerger un réel besoin de précision.

 Cela s’explique notamment par le fait qu’il n’existe pas de définition unanime/partagée par tous de la Smart City. De nombreuses définitions co-existent en effet, allant de visions très étroites (souvent techno-centrées) à des visions beaucoup plus ouvertes, plutôt centrées sur l’humain. C’est par ailleurs cette dernière posture que le Smart City Institute partage. 

Lire aussi : Qu’est-ce qu’une Smart City selon le Smart City Institute ? 

Des enjeux multiples à appréhender

Si de nombreuses définitions co-existent, dans les faits, on s’aperçoit aussi que les acteurs territoriaux abordent le concept de Smart City selon un angle d’approche différent/ spécifique, souvent lié à un domaine en particulier, par exemple : la mobilité, l’environnement ou encore la gouvernance. Or, il est important de comprendre que la Smart City implique une vision complète, holistique, pour répondre aux nombreux enjeux globaux (économiques, environnementaux et sociaux) auxquels nos sociétés sont confrontées. Ces derniers entraînent d’ailleurs des défis spécifiques pour nos territoires dans de nombreux domaines, communément classés selon 6 dimensions que sont : la Smart Economy, le Smart People, la Smart Governance, la Smart Mobility, le Smart Environment et la Smart Living (Giffinger et al., 2007).

Lire aussi : La Smart City en 6 dimensions 

Bien que l’idée ne soit pas d’imposer une seule et unique définition de la Smart City, se former à la thématique permettra à minima aux acteurs territoriaux d’en clarifier les enjeux, d’être conscients que plusieurs visions existent mais aussi d’adopter voire de privilégier une approche en toute connaissance de cause. 

2.  Adopter une approche transversale/ouverte

Sur base de cette vision holistique (c’est-à-dire, globale) de la Smart City qui semble progressivement s’imposer, on s’aperçoit rapidement qu’implémenter une dynamique Smart City implique aussi d’adopter une méthode de travail transversale : une transition Smart City réussie nécessitera donc d’une part, l’implication de différentes disciplines et, d’autre part, de toutes les sphères de la société.  

Un concept multidisciplinaire … 

Puisque la Smart City implique toute une série d’enjeux dans des domaines variés, elle apparaît dès lors comme une solution qui requiert assez logiquement l’implication de différents experts tels que des ingénieurs, des urbanistes, des informaticiens, des géographes, pour n’en citer que quelques-uns.  

Mais comment fédérer toutes ces disciplines autour de la transition durable et intelligente de nos territoires ? Une question épineuse que beaucoup de praticiens se posent et pour laquelle la littérature scientifique peut fournir une piste de réponse. En effet, si l’on s’intéresse de plus près à la figure ci-dessous, 

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Fig. 1 : co-occurrence network based on research area (Ricciardi & Za, 2015)
 

on s’aperçoit rapidement que le domaine « Business & Economics » se situe à un carrefour entre les autres disciplines qui étudient la thématique des Smart Cities. 
Ainsi, le Management (qui touche par exemple aux notions de stratégie, de gouvernance, de financements, de business modèles, etc.) s’avère donc constituer une porte d’entrée particulièrement adaptée et pertinente pour initier une réflexion transversale nécessaire à toute démarche de transition Smart City. 

… qui requiert l’implication de toutes les sphères de la société  

En parallèle, entreprendre une démarche Smart City implique également, dans une logique d’intelligence collective, d’inclure les différentes parties prenantes de l’écosystème dans toutes les phases du processus. Sur base du modèle à « Quatre hélices » de Carayannis et Campbell (2009), elles peuvent être regroupées en 4 catégories : le secteur public, le secteur privé, le monde académique et les citoyens.



Cependant, en pratique, mobiliser ces différents acteurs reste l’un des obstacles majeurs au développement d’une démarche de transition durable et intelligente. « Il ressort en effet de notre dernier baromètre que 42% des communes wallonnes éprouvent des difficultés à mettre en place la dynamique entre les acteurs (ville, entreprises, citoyens) » explique Cécile Caputo.

Au-delà du dialogue à instaurer et des collaborations à stimuler entre les quatre groupes d’acteurs, il est tout aussi primordial pour les villes et communes de favoriser la transversalité en interne. Bien souvent, on constate que le fonctionnement historique « en silos » de leurs différents services est fréquemment cité par les praticiens comme une entrave au (bon) développement de leur démarche/projets Smart City. 



Enfin, plus globalement, la question de l’adhésion des parties prenantes à la démarche Smart City est une problématique récurrente rencontrée par les acteurs de terrain. Et ce, à deux niveaux : en interne (collègues, services/départements, etc.) et en externe. Dans ce dernier cas, c’est l’adhésion des citoyens qui est la plus souvent ciblée. 

Ces quelques observations mettent en lumière toute une série d’enjeux managériaux et transversaux liés aux Smart Cities qui peuvent nécessiter une formation particulière dans différents domaines précis du Management, tels que : la gouvernance, la gestion du changement ou encore la participation citoyenne. 

3.  S’équiper pour concrétiser des initiatives Smart City 

Outre l’acquisition et l’approfondissement de connaissances liées au concept de Smart City, l’une des raisons principales qui poussent les professionnels à se former est d’obtenir des outils et des méthodologies pour mieux gérer la transition et implémenter concrètement le concept de Smart City dans leur organisation respective.

Comme le souligne Cécile Caputo : « A nouveau, ce besoin de guidance transparait dans les résultats du baromètre wallon 2021 puisque 71% des communes wallonnes ont identifié le besoin d’outils pour former les membres de l’administration afin de les aider à mener à bien leurs projets Smart City ».

Bien qu’il soit également nécessaire d’acquérir une certaine expertise technique/technologique, on parle bien ici d’expertise managériale. Plus précisément, en se formant au Management des Smart Cities, les acteurs territoriaux pourront obtenir des outils et des méthodologies pour répondre concrètement à des questions clés que soulève la mise en place concrète de démarches ou de projets Smart City. Par exemple :

  • Comment mettre en place une démarche Smart City sur son territoire ?
  • Comment repenser les relations entre les différents acteurs du territoire à l’ère du digital/numérique ?
  • Comment obtenir l’adhésion de toutes les parties prenantes à la démarche Smart City entreprise/désirée ?
  • Comment financer les initiatives Smart City ? 
  • Pourquoi et comment évaluer les projets/initiatives Smart City ?
  • Etc. 

S'il n’existe pas de « recette magique » pour devenir une Smart City, s’engager dans ce processus de transition implique d’adopter un parcours de réflexion structuré, systémique et itératif abordant ces différentes questions clés. C’est notamment ce que propose le Smart City Institute via ses différents outils méthodologiques/didactiques (Guides Pratiques, modèles génériques, etc.). 

En parallèle, lors de formations, les praticiens pourront également obtenir des conseils pratiques et cerner des points d’attention à garder en tête pour la mise en œuvre concrète de leurs initiatives Smart City.  

4.  S’inspirer de bonnes pratiques 

D’aujourd’hui… 

S’engager dans une démarche ou un projet Smart City ne nécessite pas (toujours) de « réinventer la roue ». En effet, dans de nombreux exemples (wallons, belges, internationaux), on constate souvent qu’un facteur clé de succès consiste à s’inspirer de bonnes pratiques existantes, qu’il faudra, bien entendu, adapter en fonction de son propre contexte. Et ça, les acteurs de terrain l’ont bien compris. Cependant, il n’est pas toujours évident ou possible pour eux de dégager du temps pour se tenir informés de ce qui se fait en la matière.

Dans ce cas, les formations représentent très souvent une source d’information pertinente pour alimenter leurs propres réflexions. Et ce de plusieurs façons : via la présentation de cas concrets, des témoignages ou encore des retours d’expérience du terrain, mais aussi grâce aux échanges qu’elles permettent entre les acteurs qu’elles rassemblent. C’est aussi parfois l’occasion de discuter de pratiques qui ont moins fonctionné et de discuter des écueils à éviter.

… pour mieux anticiper demain 

Mais au-delà des pratiques Smart City d’aujourd’hui, quid de celles de demain ?
 Dans un contexte global en perpétuelle évolution, notamment caractérisé par des innovations rapides, impossible de répondre… Néanmoins, se former à la thématique des Smart Cities permettra aux professionnels de cerner les perspectives d’évolution et les grandes tendances à venir afin d’anticiper les besoins futurs. 

Dans cette logique, l’une des pistes de solution peut être de (se former et de) s’informer régulièrement sur le sujet pour être continuellement au fait des (toutes) dernières avancées en la matière.

5.  Devenir un « ambassadeur Smart City »

Fort de tous ces nouveaux apprentissages acquis par le biais de formations, les praticiens formés deviendront, à leur tour, de potentiels « ambassadeurs Smart City », capables de sensibiliser et de dialoguer avec les différents acteurs concernés par la transition durable et intelligente des territoires.

Sensibiliser les autres acteurs 

Ce rôle d’ambassadeur Smart City est d’une importance cruciale au regard du travail de sensibilisation essentiel à faire auprès de tous les acteurs de l’écosystème Smart City. Ces actions de sensibilisation constituent un prérequis essentiel pour pouvoir, dans un deuxième temps, obtenir l’adhésion de toutes les parties prenantes, l’un des enjeux évoqué plus haut. Plus précisément, il ressort souvent des discussions avec les acteurs du secteur public qu’ils souhaitent être mieux armés pour convaincre deux groupes d’acteurs spécifiques d’adhérer à la philosophie Smart City : les élus politiques et les citoyens. Des constatations plutôt logiques puisque le soutien politique ainsi que l’adhésion citoyenne sont deux des ingrédients nécessaires au développement et au succès de toute démarche Smart City. En outre, puisqu’il n’est pas possible de former tous les membres d’une même organisation en même temps, ces ambassadeurs pourront disséminer les connaissances acquises auprès de leurs collègues respectifs. 

Faciliter le dialogue avec et entre les acteurs

En se formant, les professionnels deviendront également des interlocuteurs initiés à la thématique des Smart Cities, désormais capables de discuter du sujet mais également de (mieux) comprendre leurs interlocuteurs d’horizons divers.

A côté de cela, ils pourront également jouer un rôle de facilitateur dans la dynamique d’acteurs à mettre en place. En effet, grâce à leur capacité d’ouverture, ils seront en mesure de créer les zones d’échanges nécessaires afin d’instaurer une forme de dialogue entre différents mondes, parlant différents langages, confrontés à des réalités et à des temporalités différentes. Dans le même ordre d’idée, ils pourront réconcilier les initiatives Smart City dites top-down (initiées par les autorités publiques) et bottom-up (initiées par les entreprises, le monde de la recherche ou encore les citoyens) dont l’équilibre est essentiel pour tendre vers une transition durable et intelligente des territoires.

En savoir plus 

Dans cet article, nous sommes revenus pour vous sur 5 bonnes raisons de se former à la thématique des Smart Cities, à savoir :

  1. Clarifier le concept de Smart City et appréhender ses enjeux ;
  2. Adopter une approche transversale/ouverte ;
  3. S’équiper pour concrétiser des initiatives Smart City ;
  4. S’inspirer de bonnes pratiques ;
  5. Devenir un « ambassadeur Smart City ».

C’est notamment pour ces raisons que le Smart City Institute a développé une formation continue en Management des Smart Cities à destination des professionnels. La méthodologie spécifique développée pour cette formation ouvre encore un peu plus le champ des bonnes raisons de se former, comme, par exemple : découvrir des processus d’innovation et de créativité, développer un réseau ou encore intégrer une communauté « Smart City » qui compte d’ores et déjà plus d’une centaine d’alumni , etc.

 

Découvrir notre formation en moins de 4 minutes (vidéo) 

 

Si cette formation permet aux praticiens d’obtenir un bon tour d’horizon des différentes facettes de la Smart City et, en particulier, de leur Management, il sera bien entendu nécessaire d’approfondir l’un ou l’autre sujet en fonction des priorités « Smart City » de votre organisation. 

Envie d’en savoir plus ? Découvrez les témoignages de nos alumni et les raisons qui les ont motivé à participer à notre formation.


Sources et références - Pour aller plus loin :


Crédit photo : Jason Goodman - Unsplash

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