EVENEMENT - SMART INSPIRATION DAY

Smart Inspiration Day 2019 : Que retenir des workshops ?



Comment objectiver le bien-être de ses citoyens ? Comment l’agriculture urbaine, la gamification, le numérique ainsi que le secteur de la santé peuvent-ils contribuer au bonheur de ceux-ci, et in fine, rendre nos villes plus durables et intelligentes ?

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Smart Inspiration Day 2019 – Que retenir de cette journée inspirante ? Ce 16 mai 2019 à Liège, près de 130 personnes s’étaient donné rendez-vous à la deuxième édition de notre Smart Inspiration Day, dédiée cette année au bien-être dans les villes. Vous n’avez pas pu nous y rejoindre ? A travers deux articles, le Smart City Institute vous propose de revenir sur les questions essentielles qui ont rythmé cette journée d’inspiration.

 

 Lire aussi : « Smart City : Le bonheur des citoyens au cœur des débats » (résumé des conférences) 

Feel Good Toolkit : Un outil pour mesurer concrètement le bien-être de ses citoyens

Si mesurer son propre bien-être est relativement aisé, cela devient souvent plus compliqué à l’échelle d’une ville ou d’une commune. C’est sur base de ce constat qu’est né le projet d’outil « Feel good toolkit », développé par le WeLL - Wallonia e-health Living Lab et le LUCID, dans le cadre du projet Wall-e-cities. Lara Vigneron – coordinatrice au WeLL confirme : « la définition de bien-être est généralement axée sur l’individu plutôt que sur la collectivité. Il est donc plus compliqué de définir le bien-être urbain ».

Sur base d’une étude réalisée par l’IWEPS (2014), 20 thématiques ont été sélectionnées afin de construire une démarche de réflexion, sous forme d’atelier favorisant la co-création.

Quelle utilité pour nos communes ? Concrètement, cet outil permet d’analyser

  • la perception du citoyen (quelle est sa définition du bonheur ?) sur base des 20 thématiques proposées (par exemple : gestion des déchets, espaces verts et biodiversité, culture et loisirs, engagement citoyen, etc.)
  • les freins et leviers à l’accomplissement de celui-ci,

tout en favorisant les méthodes participatives et la co-conception de projets.

L’outil s’articule autour de 3 questions (Quelles sont les priorités pour le bien-être en milieu urbain/rural ? Comment je perçois ma ville par rapport à cette notion de bien être ? Et la technologie dans tout ça ? Les technologies disponibles semblent-elles utiles ? ) et peut être subdivisé en 4 grandes étapes. A travers celles-ci, les citoyens seront amenés à classer de manière individuelle leurs priorités, puis à en discuter en groupe afin de dégager un consensus et une pyramide acceptée par tous. Par rapport à cette pyramide, ils devront alors faire un état des lieux en situant leur propre ville par rapport à celle-ci. Enfin, une attention particulière sera portée aux technologies : juger dans quelle mesure la technologie est utile et acceptable pour atteindre ces priorités.

Le bénéfice d’un tel outil est double : A travers cette démarche, le citoyen se sent plus investi, prend connaissance des initiatives existantes dans sa commune et des priorités de ses concitoyens. D’un autre côté, elle permet à la commune de mieux connaître le ressenti de ceux-ci. Elle favorise ainsi la transmission de connaissance, mais aussi l’établissement d’un outil de monitoring et d’un tableau de bord, qui peuvent se révéler particulièrement utiles pour les projets à développer au sein de la commune.

Ce kit (que l’on peut en quelque sorte assimiler à un jeu), déjà testé dans les villes wallonnes d’Aubange, Arlon et Juprelle, a largement fait ses preuves lors du Smart Inspiration Day.

Vous souhaitez tester la démarche dans votre commune ?

Téléchargez-le dès maintenant sur le site web du WeLL !

Pour aller plus loin : Article du Dailyscience – retour d’expérience sur le workshop

Des villes plus fertiles

Et si l’on vous disait qu’une heure de bêchage équivaut à une heure de vélo, troqueriez-vous votre deux roues pour vous lancer dans l’agriculture ? De son côté, il semble que la Région de Bruxelles-Capitale ait déjà été séduite par la démarche, puisque à travers son projet « Good Food », elle vise le développement de nouveaux projets d’agriculture urbaine avec un objectif de production locale de 30% pour ses fruits et légumes d’ici 2035.

Comme nous l’explique Haissam Jijakli (Directeur du Centre de Recherches en agriculture urbain, Gembloux Agro-Bio Tech, Université de Liège), l’agriculture urbaine, de plus en plus en vogue chez nous, présente en effet de nombreux avantages. Outre l’activité physique générée, c’est un formidable moyen de nourrir les villes, de plus en plus peuplées, sans épuiser leurs ressources foncières ou biologiques, tout en limitant l’empreinte écologique des aliments produits (le transport moyen d’un aliment en France atteignant actuellement 5000 km, depuis le champ jusqu’à l’assiette). En outre, c’est également un moyen de revaloriser et d’apporter une véritable plus-value à certains espaces urbains non-exploités, et de reconnecter non seulement les habitants entre eux via un projet commun, mais aussi de les reconnecter à la nature, ce qui n’est pas toujours aisé en centre urbain. Autre bienfait constaté : D’après certaines études, elle permettrait aussi d’augmenter de 11% la production créative des citoyens, voire même de 35% chez des personnes plus exposées au stress.

La liste des bienfaits est encore longue, mais une chose que l’on retiendra suite à ce workshop : Qu’elle provienne d’initiatives citoyennes, ou de la commune elle-même, l’agriculture urbaine a un rôle majeur à jouer dans l’amélioration des cadres de vie urbains. 

Envie d’en savoir plus sur le potentiel que l’agriculture urbaine a à offrir à votre commune ?
Rendez-vous sur le site du C-RAU
Et découvrez le projet de serres en toitures GROOF.

Créer une expérience unique

L’accès à la culture est sans conteste un facteur important pour garantir la qualité de vie des citoyens. Mais la culture est aussi, à travers le tourisme, garante d’une attractivité territoriale forte pour nos communes. Dès lors, par quels moyens peuvent-elles stimuler le tourisme sur leur territoire et rendre l’expérience de leurs visiteurs unique ?

La gamification, expliquée par Vincenzo Bianca (Fondateur de N-Zone) comme étant « l’utilisation des principes et mécanismes issus du jeu pour les appliquer à d’autres secteurs » pourrait sans doute être la réponse !

La gamification propose en effet des expériences très variées, allant des poubelles à forme animale pour sensibiliser les passant à une meilleure gestion des déchets, des jeux interactifs pour redécouvrir l’histoire d’une ville via une tablette et des reconstitutions 3D, en passant par des radars routiers flashant les bonnes conduites et offrant la possibilité de participer à une loterie.

Dans le cas concret du tourisme, le but de la gamification est de créer un lien fort entre le visiteur et le contenu/patrimoine, afin qu’il se souvienne de ce qu’il a vu/fait, via des jeux grandeur nature (comme une escape room), des expériences numériques, ou des jeux de société. Reste à bien garder en tête que gamification ne veut pas nécessairement dire numérique : le support doit se définir en fonction du projet !

Pour plus d’informations concernant la gamification :
Consultez notre Guide Pratique de la Smart City – Tome 2 !

L’espace numérique au service de la participation citoyenne

« Comment valoriser la citoyenneté par le numérique » est l’une des grandes questions auxquelles s’attelle le GAL Meuse@Campagnes, représenté par Jean-Pierre Trésegnie lors du Smart Inspiration Day. Comme expliqué dans cet article, impliquer et prendre en compte l’avis des citoyens favorise la satisfaction de ceux-ci, et donc leur bien-être au quotidien.

Mais valoriser la citoyenneté par le numérique, qu’est-ce que cela implique ?

  • Une facilitation des relations entre élus et citoyens
  • Un appui pour soutenir les dynamiques citoyennes
  • Fédérer et favoriser la cohésion sociale

En bref : C’est vouloir associer les citoyens à la gouvernance du territoire.

Outre des lieux « physiques » qui permettent de favoriser cette participation citoyenne, comme c’est le cas sur le territoire du GAL avec des espaces de coworking, des EPN (espaces public numérique), des ateliers de partage ou des labs, l’espace numérique peut lui aussi être investi pour la rendre possible et accessible au plus grand nombre. Le retour d’expérience du GAL a d’ailleurs permis de mettre en évidence les plus-values de l’espace numérique :

  • Il permet, grâce à l’Open Data, une meilleure transparence de l’action publique et des données qu’elle possède (exemple fourni par le GAL : les villes d’Andenne ou encore de Namur mettent à disposition certains jeux de données). En outre, des cartoparties permettent, à l’aide des citoyens, de relever, puis de référencer des points d’intérêts particuliers sur tout le territoire.
  • Par l’intermédiaire d’une plateforme citoyenne, sorte de boite à idée à disposition des habitants, il permet la participation citoyenne – allant de la consultation à la contribution. (Via la plateforme eurekag1idee.be en ce qui concerne le GAL)
    Grâce à des plateformes de crowdfunding (CiLo dans le cas du GAL), il rend également possible le soutien financier de projets et d’initiatives locales chères aux habitants.
  • Il permet également et tout simplement, d’informer le citoyen via la tenue d’agendas partagés, par exemple.

L’exemple du GAL Meuse@Campagnes, qui couvre les communes d’Andenne, de Fernelmont et de Wasseige, démontre enfin que le numérique n’est pas réservé qu’aux grands centres urbains : il peut également favoriser l’action citoyenne en milieu rural !

L’hôpital se réinvente

Depuis plusieurs années maintenant, le CHR de la Citadelle (Liège) a entrepris de vastes projets visant à se transformer en « Un Smart Hopital » : revue de son infrastructure, mais aussi de ses services d’information et de relation avec le patient.

« Les objectifs d’un hôpital intelligent sont en fait similaires à ceux d’une ville intelligente » explique Benoit Degotte, (Directeur Pôle Achats, Finance et système d’information, CHR de la Citadelle). "En quelque sorte, il suffirait de remplacer le terme « citoyen » par « patient ».

En effet, tout comme la ville intelligente, l’hôpital représente tout un écosystème (dans le cas du CHR, il comprend le CHU, NRB, Belfius , la Ville de Liège, mais aussi le corps médical, administratif, les fournisseurs, et bien entendu les patients), qui contribue à offrir la meilleure qualité de soin possible à toute la population. Le patient est quant à lui au centre de la démarche, on parle d’ailleurs d’empowerment du patient.

Par ailleurs, l’hôpital intelligent vise à réinventer les relations existantes entre toutes les parties prenantes, notamment via l’utilisation des technologies : « Trop longtemps, nous avons fait de l’informatique pour faire de l’informatique. Aujourd’hui, il est temps de la mettre au service de l’hôpital et de ses patients » rapporte Benoit Degotte.

Enfin, tout comme la ville intelligente, le projet de Smart Hôpital vers laquelle le CHR tend, met au centre de ses préoccupations les enjeux écologiques et de durabilité.

Le CHR entreprend donc un projet d’envergure et très et ambitieux, mais déjà reconnu puisque Benoit Degotte a été élu, en 2018, Belgian Chief Digital Officer (CDO) 2018 francophone par Top Management.

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En conclusion, les solutions concrètes présentées durant les différents workshops mettent en exergue la volonté et l’implication de l’écosystème à créer et proposer des outils, sous forme d’applications ou autres indicateurs, qui permettent de répondre aux besoins des citoyens afin d’améliorer leur qualité de vie.

Pour aller plus loin : Smart Inspiration Day, que retenir de cette journée inspirante ?

Article #1 : « Le bonheur des citoyens au cœur des débats  »

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