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Etudiants et villes collaborent pour une Wallonie plus Smart



Cette année, le Smart City Institute (SCI) organisait une nouvelle édition de son séminaire en « Strategy and Sustainability » intitulé « Smart Cities : Solutions Innovantes pour la Wallonie ». 

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En quoi cela consiste ?

  • Près de 300 étudiants (HEC Liège)
  • Sont mobilisés sur 5 cas concrets
  • Proposés par 5 villes wallonnes (Marche-en-Famenne, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Seraing, Spa, Verviers)
  • Et travaillent en collaboration avec celles-ci pendant près de 12 semaines afin de développer des solutions concrètes.

A l’issue de ces 12 semaines : une cérémonie de clôture, où les meilleurs groupes présentent leur solution face à un jury d’experts. Retour d’expérience sur cette collaboration.

Une cérémonie de clôture pleine de rebondissements

Le 4 décembre dernier, se tenait au Val-Benoît, la cérémonie de clôture du séminaire. Traditionnellement, lors de cette cérémonie, deux groupes d’étudiants se voient récompenser pour leur travail : l’un par le prix du jury, l’autre par le prix du public.

Cette année pourtant, le jury composé de nos partenaires – Schréder, Strategy&, Belfius, Proximus, Total, Vinci et Digital Wallonia et présidé par Nathalie Crutzen (Directrice Académique du SCI) n’a pu se résoudre à sélectionner un seul gagnant. Face à la qualité des solutions imaginées par les étudiants, le jury a décidé de récompenser 4 groupes :

  • Marche à Vélo (Marche-en-Famenne),
  • Barn Owl (Ottignies-Louvain-la-Neuve),
  • Seraing GRID (Seraing)
  • et e’SPA’ce &co (Spa)

Le public, quant à lui, a récompensé le projet The Smart Spring (Spa).
Pour en savoir plus, consultez notre communiqué de presse ainsi que le descriptif des projets.

Pour les villes, une collaboration évidente

Face à tant d’enthousiasme, nous avons cherché à en savoir plus. Nous avons donc interrogé les 5 villes (Marche-en-Famenne, Ottignies Louvain-la-Neuve, Seraing, Spa et Verviers) : quelles sont leurs motivations et quels avantages peuvent-elles tirer d’une telle collaboration?

Selon les villes participantes, le premier avantage à retirer de cette collaboration c’est l’inspiration. « Cela nous permet de confronter nos idées à celles de jeunes étudiants » nous confie Anne Schmitz (Coordinatrice Administrative Travaux- Urbanisme Conseillère en mobilité, Ville de Marche-en-Famenne).

En effet, comme nous l’explique Sébastien Broos (Chef de bureau – Affaires générales, Ville de Spa) ce type d’initiative « permet d’être en contact avec des jeunes qui ont des idées nouvelles et fraîches mais c’est également le moyen de faire connaissance avec des personnes qui sont dans le milieu et qui peuvent nous aider dans nos projets ». Un deuxième avantage également confirmé par Amélie Joveneau (Chargée de projets – AREBS asbl) et par Philippe Delvaux (Echevin à la ville d’Ottignies-Louvain-la-Neuve) : ce séminaire, c’est aussi l’occasion de rencontrer d’autres villes, et d’échanger sur les initiatives Smart City mises en place sur nos territoires respectifs.

En outre, Amélie Joveneau nous fait part de l’opportunité que représente ce séminaire en termes de ressources humaines : c’est l’occasion de répondre à des questions et de faire réaliser un benchmarking qu’il aurait été difficile de faire sans les étudiants. Ceci nous est confirmé par Thomas Charlier (Cellule stratégique de la ville de Verviers.) pour qui, dans ce type de projets innovants, « les pouvoirs publics et plus singulièrement les villes, manquent de ressources et surtout de ressources humaines ».

Enfin, certains projets (le hub créatif de Verviers et la lutte contre les nuisances sonores à Ottignies-Louvain-la-Neuve) concernent directement les étudiants puisqu’ils en sont, en partie, le public cible. Ainsi, avoir des étudiants qui travaillent sur des projets destinés à d’autres étudiants permet d’avoir une nouvelle vision et une approche différente. Philippe Delvaux précise « les deux projets qui ont été présentés par rapport au sonomètre ont aussi mis en évidence l’attitude des jeunes par rapport au bruit. Les propositions qui ont été faites par les étudiants reflètent, intrinsèquement, leur comportement par rapport au bruit et à la cohabitation avec les habitants ».

Pour les étudiants, une collaboration enrichissante et pleine de challenges

De leur côté, les étudiants interrogés sont unanimes : le séminaire sort des sentiers battus car il leur offre la possibilité de travailler sur un projet réel. Anaëlle, lauréate pour la ville de Spa avec le projet « e’SPA’ce & co’ », nous le confirme « nous étions vraiment contents de travailler sur un cas réel et d’avoir pu échanger avec des personnes qui travaillent réellement sur le projet » et Miguel, également lauréat pour la ville de Spa avec le projet « The Smart Spring », d’ajouter : « travailler sur un cas réel renforce le sentiment d’avoir un impact et nous a donné l’envie de nous atteler à trouver des solutions idéales pour la ville ».
Travailler sur un projet réel implique des contraintes réelles liées au terrain. C’est un point qui a beaucoup challengé les étudiants.

Céline, gagnante du prix du jury pour la ville de Marche-en-Famenne avec le projet « Marche à vélo », nous explique que cette expérience leur a permis d’être confronté aux réalités de la ville : contraintes budgétaires, d’agenda mais il a aussi fallu tenir compte des initiatives déjà développées par les villes autour des projets proposés aux étudiants ! Lydie, également membre du groupe « Marche à vélo », développe : « Nous avons dû nous adapter en tenant compte de ce qui existe déjà, en le retravaillant et en ressortant quelque chose d’encore plus abouti. Le challenge était donc d’offrir un service complet auquel ils n’avaient pas encore pensé du tout ».

Bien que les villes aient imposé relativement peu de contraintes aux étudiants, ceux-ci ont tout de même dû essayer de cerner les besoins auxquels leurs solutions devaient répondre. Pour Kassamba Yaya, membre du groupe « The Smart Spring », le second grand défi a été « de concilier les demandes des responsables de la ville et les exigences inhérentes au concept même de Smart City ».

Finalement, en ce qui concerne le SCI, le but de ce séminaire est aussi de sensibiliser les managers de demain au concept de Smart City. Un objectif atteint puisque selon Miguel (« The Smart Spring »), « la plus-value de ce séminaire est certainement la prise de conscience des enjeux clés liés à la Smart City qui, peu importe le secteur, privé ou public, devront être pris en considération pour la ville de demain ». Un sentiment confirmé par Anaëlle (« e’SPA’ce & co ») pour qui travailler dans le domaine de la Smart City est désormais une option à sérieusement prendre en compte pour l’avenir.

Les solutions des étudiants, une suite après le séminaire ?

12 semaines de séminaire, c’est long et court à la fois. Anaëlle (« e’SPA’ce & co ») nous fait part de son envie d’aller plus loin : avec un peu plus de temps, son groupe aurait pu creuser davantage la problématique proposée par la ville et réaliser une étude plus quantitative sur le terrain.

Finalement, les villes ont réellement été séduites par les projets des étudiants. Il nous a été rapporté que l’une d’entre elle prévoyait de recontacter les étudiants au second quadrimestre afin d’aller plus loin dans la réflexion et pourquoi pas, d’envisager une collaboration plus longue. Thomas Charlier nous confie : « les idées des étudiants ont vraiment enrichi le concept de fonctionnement que nous avions. On est en train de voir comment on peut les implémenter ».

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