Bien que le terme Smart City ("ville intelligente" en français) ne soit pas un concept nouveau puisqu'il a émergé il y a une vingtaine d'années, il n'existe, à l'heure actuelle, pas encore de définition unanimement acceptée permettant de le définir. En parallèle, d’autres « labels » n’ont eu de cesse d’émerger et de circuler, correspondant à différents modèles de gestion du territoire : Intelligent, Digital, Green, Humane, Sustainable, ou encore Inclusive City.

Jumelles territoire Image large 

Par ailleurs, d’autres appellations sont de plus en plus utilisées, avec pour vocation de dépasser certaines « barrières » territoriales. Par exemple, en Belgique (et encore plus en Wallonie), on constate que le terme Smart City est souvent assimilé au paysage urbain, et qu’il n’est, par conséquent, pas toujours en phase avec les réalités territoriales de nos communes (sachant que près de 50% des communes wallonnes se trouvent en milieu rural). D’autre part, les activités d’une commune ne s’arrêtent pas seulement à sa frontière administrative, puisqu’elle est amenée à interagir avec les entités voisines. Pour correspondre davantage à ces réalités, des nouvelles notions apparaissent. On parle alors de Smart Ruralité, Smart Village, Smart Territories, ou encore Smart Region.

On le voit, de nombreux labels circulent. En effet, chaque expert, chaque instance aura sa propre vision et son propre modèle, en fonction de ses convictions mais aussi des objectifs qu’il souhaite atteindre. Alors, comment définir ce qu'est une Smart City ? 

Notre vision

Explication

Au Smart City Institute, nous aimons parler de territoire durable et intelligent. Selon nous, penser la ville (ou le territoire) de demain, c’est avant tout revoir notre façon de vivre mais aussi d’interagir avec notre environnement afin d’apporter une réponse durable aux grands défis sociétaux de notre époque : augmentation de la population urbaine et de la pauvreté, vieillissement de la population, dérèglement climatique, révolution numérique, globalisation, crise alimentaire, etc.

Concrètement, la ville ou le territoire intelligent, à travers divers projets, visera donc à réinventer nos comportements au quotidien : par exemple la façon de nous déplacer, de transporter des marchandises, de valoriser nos déchets ou de consommer et produire de la nourriture. Il se veut aussi plus inclusif, en cherchant à recréer du lien entre les citoyens, mais aussi entre le citoyen et le pouvoir décisionnel. La ville intelligente fait donc appel à l’intelligence collective pour réfléchir et repenser son territoire, s’assurant ainsi de mobiliser l’ensemble des acteurs de la société. Bien entendu, il est important de souligner que l’objectif ultime, à travers la mise en place de tous ces projets, est d’assurer non seulement la durabilité du territoire, mais aussi le bien-être du citoyen.

Quelle place pour la technologie ?

Dans notre vision, la technologie - et le digital - occupent la place de facilitateur, c’est-à-dire qu’ils représentent, pour nos territoires, un moyen d’atteindre leurs objectifs de durabilité, et de développer des villes où il fait bon vivre. Trop souvent perçues comme accentuant la fracture numérique, ces technologies peuvent au contraire représenter, si elles sont bien encadrées et utilisées, un nouveau moyen pour créer du lien et améliorer l’inclusion sociale. En outre, plus nous les maîtriserons, plus il nous sera aisé de faire des choix concernant leur utilisation et le modèle de ville que nous voulons voir émerger.

Finalement, à la question « Qu’est-ce qu’une Smart City ? », il n’y a pas une bonne réponse. A chacun donc sa définition, pourvu qu’elle dénote un projet d’avenir durable et fédérateur pour nos villes.


Crédit photo : Ivan Aleksic - Unsplash

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